Vous en avez assez des tournages qui pèsent lourd sur la planète ? En France, la location de matériel audiovisuel éco-responsable devient un réflexe pour les pros du cinéma et de la vidéo. Je vous explique comment alléger votre impact environnemental sans rogner sur la qualité, avec des kits clés en main, des prestataires engagés et même des vélos cargo pour le transport – le tout en gardant un œil sur le budget.
Location éco-responsable : pourquoi s’y mettre ?
La location éco-responsable, c’est juste louer son matos audiovisuel au lieu de l’acheter. Mais pas que. En France, ça permet de réduire la surproduction et l’empreinte carbone des tournages. Le secteur génère chaque année l’équivalent de 4 millions de voitures en CO2. Pas top pour la planète.
- 1,7 million de tonnes de CO2 par an pour le cinéma et l’audiovisuel français
- 15 tonnes de déchets en moyenne par tournage
- 20% des camions qui roulent à vide pendant les productions
- +30% d’impact carbone prévu d’ici 2030 si on change rien
Pour les pros, l’avantage est double. D’abord côté budget : pas d’investissement lourd en caméras ou éclairages qu’on utilise trois fois par an. Ensuite, la flexibilité. Besoin d’un drone pour un shooting en montagne ? On loue le modèle adapté sans se ruiner. Et le matos est toujours à jour, avec la maintenance incluse.
Comment vérifier qu’un loueur joue le jeu ? Deux repères : le label Ecoprod pour les tournages verts, et la norme ISO 20121 pour la gestion durable. Des outils concrets pour éviter le greenwashing. En France, des plateformes comme LightyShare montrent l’exemple avec des kits complets et des pros engagés.
Choisir son matériel et son prestataire
Type de matériel | Avantages éco-responsables | Consommation/Performance |
---|---|---|
Caméras basse consommation | Réduction jusqu’à 90% vs modèles classiques Compatibles panneaux solaires | 2-10W en fonctionnement |
Éclairage LED | Durée de vie 25x supérieure aux halogènes | Classe énergétique A |
Batteries solaires | Recharge sans réseau électrique | Alimentation drone + caméra 5h |
Pour dénicher le bon loueur, checkez trois trucs : leur politique de maintenance (ils doivent tout tester avant/après location), les options d’assurance casse/vol, et s’ils compensent leur carbone. Certains prestataires parisiens proposent même du matos reconditionné avec traçabilité complète.
Des kits prêts à shooter existent. Exemple : un pack light avec caméra Sony A6300, objectifs 18-105mm + 50mm f2, trépied et micro Rode Pro. Parfait pour du reportage en extérieur sans se charger. Les pros proposent souvent des solutions sur mesure selon le type de tournage.
Côté consommables, privilégiez les piles rechargeables et cartes mémoires en location. Des boîtes comme Pix Location ou Visual Impact France fournissent le nécessaire en Île-de-France. Pensez à calculer vos besoins avant pour éviter le gaspi.
Pour les extérieurs, testez les kits solaires portables. Ils tiennent une journée complète en alimentant caméra + drone. Combinez avec des groupes électro écolos en backup. Les écrans LED dernière génération consomment 60% de moins que les anciens modèles, ça vaut le coup pour les régies.
Bonnes pratiques pendant le tournage
Organisez vos flux logistiques comme un pro. Regroupez les prises de vue par zone géographique pour limiter les allers-retours. Une étude de l’ADEME montre que 33% des émissions carbone viennent des déplacements. Utilisez des apps de planification pour optimiser les trajets de l’équipe et du matériel.
Sur le plateau, le tri devient un réflexe. Collaborez avec des ressourceries comme La Régie Verte pour les déchets organiques et électroniques. Des bennes de tri mobiles sont disponibles en location – le tournage des « Choses Humaines » en a utilisé une dizaine. Pensez aux gobelets réutilisables et au catering local pour les repas.
Pour les transports sur place, testez les vélos cargo. Welgo Shop propose des modèles électriques adaptés au matos audiovisuel. En Île-de-France, Velab et Véligo Location offrent des solutions clés en main à partir de 80€/mois. Parfait pour les déplacements en centre-ville sans se taper les bouchons.
Après le tournage : que faire
Matériel à rendre ou réutiliser
Avant de rendre le matos, un check-up s’impose. Nettoyez les objectifs avec les produits fournis, vérifiez l’absence de rayures sur les écrans. Les câbles et accessoires doivent tous être présents dans leur étui d’origine. Si vous repérez un souci, prévenez le loueur direct – ça évite les surprises sur la facture.
Le matos encore fonctionnel peut avoir une seconde vie. Des écoles comme l’ESAV ou l’EICAR récupèrent les caméras et éclairages pour leurs étudiants. La Ressourcerie du Cinéma en Île-de-France recycle les décors et accessoires. Cerise sur le gâteau : ces dons ouvrent droit à des réductions d’impôts.
Pour le recyclage technique, des filières spécialisées existent. Les câbles HDMI usagés vont chez Récupscène, les plastiques chez Éco-mobilier. Certains loueurs partenaires proposent même de reprendre vos consommables usagés quand vous rendez le matériel.
Bilan carbone et amélioration continue
Mesurez vos progrès avec des outils comme Carbon’Clap. Ce calculateur gratuit développé par Ecoprod donne une vision claire de l’impact de votre tournage. Comparez vos résultats avec ceux d’autres productions similaires en région Sud ou Île-de-France.
Partagez vos retours d’expérience sur les forums pro type EcoProd ou dans les groupes Facebook dédiés. Ces échanges permettent de dénicher des astuces – comme l’utilisation de vélos cargo pour les livraisons à Paris.
Négociez offres plus vertes. En groupe avec d’autres productions, vous pouvez obtenir des tarifs préférentiels sur le matos éco-certifié. Certains studios partenaires proposent même des remises si vous participez à leur programme de recyclage.
Ressources utiles en France
Consultez l’annuaire des ressourceries spécialisées. En plus de la Ressourcerie du Cinéma, checkez ArtStock en Nouvelle-Aquitaine et Déco’Récup en PACA. Ils fournissent des listes de points de collecte pour chaque type de déchet.
Côté financement, le CNC propose des aides pour les locations vertes via son plan Action!. Les régions Occitanie et Grand Est ont aussi des subventions spécifiques. Renseignez-vous auprès de votre commission du film locale.
Pour les petites prod, les groupements d’achat type Audiens Mutualisé permettent de diviser les coûts. Et surtout, formez vos équipes : Ecoprod propose des modules en ligne sur l’éco-conception des décors et la gestion des énergies sur plateau.
Mutualiser le matériel, choisir des pros certifiés Ecoprod, adopter les bonnes pratiques sur le tournage – voilà comment réduire l’impact. Maintenant, à vous de jouer : checkez les labels, testez les vélos cargo, impliquez les équipes. Chaque location responsable en France, c’est un pas de plus pour des tournages durables. On y va ?

Juhel Sangla est un expert reconnu dans le domaine des prestations audiovisuelles, avec une expérience significative en gestion de projet et en technique audiovisuelle. Il est passionné par l’innovation et s’efforce d’intégrer les dernières technologies pour améliorer l’expérience audiovisuelle des projets sur lesquels il travaille.